mercredi 14 mai 2014




Nouveautés (suite)
Retraçant le parcours d une fée gymnaste, qui, dans la Roumanie des années 1980 et sous les yeux émerveillés de la planète entière, vint, en son temps, mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records, ce roman est le portrait d une enfant, puis d une femme, évadée de la pesanteur, sacralisée par la pureté de ses gestes et une existence intégralement dévolue à la recherche de la perfection. En mettant en exergue les dévoiements du communisme tout autant que la falsification, par les Occidentaux, de ce que fut la vie dans le bloc de l Est, ce récit, lui-même subtilement acrobate, est aussi une passionnante méditation sur l invention et l impitoyable évaluation du corps féminin.


Kate et Scott ont eu des jumeaux et sont retournés vivre à Gillespie, où la cohabitation avec Amélie est toujours difficile, mais adoucie par la joie que les enfants apportent au domaine. Tandis que Scott mène de main de maître la distillerie et la filature, Kate a trouvé un poste de professeur de littérature française à Glasgow, et chacun des membres de la famille poursuit sa route avec plus ou moins de facilité. La situation est donc plutôt apaisée. Mais, le soir de Noël, Angus fait une crise cardiaque et décède. Consternation au sein du clan. La question de la succession revient au premier plan, avec d’autant plus de violence que le défunt leur a réservé une surprise qui ne sera pas au goût de tous. Les hostilités sont relancées. L’ambiance familiale se dégrade, la cohabitation devient explosive. Ce sera désormais une bataille rangée dont Kate et Scott pourraient bien faire les frais.
Du Kinderheim autrichien où il est envoyé à l'âge de 1 an et demi pour soigner sa tuberculose aux bancs d'Henri-IV et la découverte émerveillée de la capitale, du "bon sujet germanophone" récitant sans broncher ses déclinaisons allemandes aux "intellectuels juifs" auxquels les médias l'assimileront, Pascal Bruckner retrace dans ce roman le parcours d'un mal-né qui fera tout pour endiguer son ascendance honteuse...
Portrait d'un antisémite obsessionnel qui ne cessera jamais de vouloir ramener sa progéniture dans le droit chemin, Un bon fils n'est pas un roman à charge mais un puissant cri d'amour, avorté de n'avoir su vers qui se tourner. (Laëtitia Favro - Le Journal du Dimanche du 13 avril 2014)
 



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